RÉSIDENCES DE CRÉATION
GRIFFEUILLE SE RACONTE
avec l’association Petit à petit, Clara Arnaud, autrice, Nima Sarkechik, musicien et Aurélie Calmet, graphiste et avec le soutien de la Fondation d’Entreprise Hermès et de la Fondation le Choeur à l’ouvrage.
Une résidence d’écriture et de création dans le quartier prioritaire de Griffeuille, afin de dresser un portrait intime du quartier de Griffeuille, singulier à de nombreux égards.
Dans ce cadre, Clara Arnaud Clara Arnaud, autrice, Nima Sarkechik, musicien et Aurélie Calmet, graphiste s’immergent à l’occasion de plusieurs résidences pendant l’année dans le quartier pour récolter leurs paroles, histoires, gestes et récits uniques de vie. Tenter de traduire de façon sensible et poétique la vie sociale de ce quartier, de manière à réarmer de concert l’horizon de l’action.
Nous initions ce projet en collaboration avec l’’association Petit à Petit présente sur le territoire arlésien depuis vingt ans, qui développe des projets de différentes natures visant à faire se rencontrer des femmes et des hommes de cultures différentes, des communautés, des quartiers. La finalité étant qu’ils contribuent ensemble, fort de leurs différences, à développer et apporter des réponses concrètes à une société qui s’individualise, sépare et fracture.
Son chemin est jalonné d’expérimentations et d’actions concrètes. D’abord issue de l’humanitaire (enfants des rues et tziganes de Roumanie), puis du travail social de terrain dans les différents quartiers d’Arles (quartier gitan, quartiers prioritaires de la Ville), elle a façonné son travail par sa présence sur le terrain et son observation des réalités des différents acteurs en présence. Elle a fait évoluer ses actions vers un réel travail de coopération et de réciprocité en mettant autour d’un sujet toutes les personnes concernées, toutes considérées comme expertes (habitants, professionnels, jeunes, adultes…).
Elle développe aujourd’hui d’une part des projets très concrets permettant de faire société autrement, en favorisant le lien entre les personnes, le respect de l’environnement, l’insertion, l’emploi (jardins partagés, cuisine coopérative, compostage des biodéchets, des étoiles et des femmes…) ; et d’autre part elle anime des formations et accompagne les structures ou les équipes à mieux vivre et mieux travailler ensemble, à renforcer leur capacité à coopérer et à être dans des dynamiques vertueuses et fructueuses entre humains et avec la nature.
Un projet au service de la parole
“Parce que rien n’est plus urgent que de s’atteler à déchiffrer la société, pour la restaurer dans sa dignité et refonder en même temps la démocratie. Il s’agit de redonner consistance au mot “peuple” en l’appréhendant dans sa vitalité. – Pierre Rosanvallon
Ce projet vise à mettre en forme(s) la/les histoire(s) du quartier de Griffeuille. À travers la mise en mots, en images, en scène et en musique des histoires du quartier – autant de bribes d’existence – il s’agira d’abord et avant tout de créer du lien et générer la confiance réciproque, faire tomber les barrières liées à la peur de l’autre, de son jugement et au défaut d’estime de soi. Parce que les histoires de Griffeuille valent la peine d’être racontées, chantées, partagées.
Ce faisant, la démarche s’inscrira contre l’enclavement social, géographique et symbolique du quartier de Griffeuille. Faire émerger les voix du quartier, les donner à entendre, ou plutôt les écouter, dans leur expression pluri-formes, sera au cœur de la démarche. Il s’agira en réalité non pas de « raconter » Griffeuille, mais de l’écouter, de susciter la parole.
C’est une autre image du quartier et de son inscription dans la ville que nous souhaitons aussi voir émerger à l’issue de la résidence. En utilisant les arts et l’écrit comme médias, mais également en valorisant les pratiques et talents artistiques, leur donnant un espace de visibilité, le projet s’attachera à valoriser le langage et l’identité de chacune des parties prenantes.
Nous développons ce projet avec Clara Arnaud, Nima Sarkechik et Aurélie Calmet, trois intervenants issus de divers horizons (l’écriture, la musique et le dessin) pour libérer la parole du quartier et partager ses histoires.
Ce projet s’adosse aux structures, projets et énergies existantes pour créer des espaces de dialogue. Il s’agit d’articuler le travail informel : temps d’échange dans le quartier, choses vues, bribes de conversations rapportées, entretiens individuels au fil de l’eau; et la conduite de temps de récits et d’écriture dans les structures partenaires: école, chorale, cuisines, etc. Par le biais du dessin, de l’écrit, de la pratique musicale, sera collectée la matière première nécessaire à l’élaboration d’une forme de restitution à l’occasion de la quatrième édition d’Agir pour le vivant.